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Information à Résonance Musicale
Ordonnance auditive l Stéphane RUIZ
Un mot pour le titre ou l’artiste, 10 morceaux. C’est le principe de cette playlist transgenre et déconnectée de l’actualité. Pour cette première consultation, ce sera « docteur » avec une ordonnance colorée : krautrock canadien, psychédélisme vaudou, italo disco, G funk et plein d’autres pilules colorées pour vos oreilles.
On attend vos découvertes qui compléteront la liste : contact@a-v-c.fr
A word for the title or artist, 10 tracks. This is the principle of this transgender playlist disconnected from current events. For this first consultation, it will be “doctor” with a colorful prescription: Canadian krautrock, voodoo psychedelia, Italian disco, G funk and many other colorful pills for your ears.
We await your discoveries which will complete the list: contact@a-v-c.fr
Ordonnance auditive
Stéphane RUIZ
Dr John - Gris-Gris Gumbo Ya Ya
https://www.youtube.com/watch?v=b4J8VrprrGE
Première consultation avec Dr John, the « Night Tripper » qui entre en scène en 1968. Homme « gris-gris », le multi instrumentiste de la Nouvelle Orléans va puiser sa musique au fond du bayou, drapée d’ambiances lourdes et de complaintes vaudou. Les loas [ou lwas, esprits de la religion vaudou] se sont penchés sur son berceau pour lui souffler les visions qui amèneront ses morceaux aux frontières du psychédélisme et de la transe zombie, dans un kaléidoscope d’influences musicales inflammables. C’est chaud, lent et malsain. Voix d’ailleurs, incantations du chœur féminin, guitare blues d’outre-tombe : sur Gris-Gris Gumbo Ya Ya le sort est jeté pour soigner toutes vos blessures. First consultation with Dr John, the “Night Tripper” who entered the scene in 1968.
Dr K Gyasi - Yako Aba
Dr. K. Gyasi and his Nobel Kings ~ Yede Aba (medley)
Figure du « Highlife » ghanéen, genre qu’il enrichira avec l’introduction de l’orgue électrique, Dr K Gyasi et son orchestre les Noble Kings fait des merveilles sur ce morceau où chaque instrument trouve sa place dans une mécanique irrésistible. Si le malade ne bouge pas en l’écoutant, c’est qu’il est déjà mort. L’afrobeat n’est pas loin… mais ça, c’est une autre histoire !
Figure of Ghanaian “Highlife”, a genre which he will enrich with the introduction of the electric organ, Dr K Gyasi and his orchestra the Noble Kings work wonders on this piece where each instrument finds its place in an irresistible mechanism. If the patient does not move while listening to it, it is because he is already dead. Afrobeat isn’t far away… but that’s another story!
DR. OCTAGON – Blue Flowers
https://www.youtube.com/watch?v=x5xMq-pgKjc
Explicitement sexuel, outrancier, inclassable, Kool Keith entre en scène en 1996 avec l’album Dr. Octagonecologyst. Séparé des Ultramagnetic MCs, le new-yorkais associé à Dan The Automator à la production livre un album de rap où il est question d’un gynécologue extraterrestre qui découpe et mutile à tour de bras. Programme haut en couleurs, décliné sur une vingtaine de titres au carrefour de la SF et du gore underground. Dans ce cabinet de curiosités, chaque morceau est un poison lent avec mélodies inquiétantes, textes hallucinés et scratchs vicieux (Q Bert à la manœuvre). Inventeur revendiqué du « Pornocore » et de l’« Horrorcore », Kool Keith invente avec son Dr Octagon le personnage parfait pour incarner un univers sans comparaisons. Pour vous mettre dans l’ambiance : Blue Flower avec son sample de violon glaçant et ses rimes venues d’ailleurs…
Explicitly sexual, outrageous, unclassifiable, Kool Keith entered the scene in 1996 with the album Dr. Octagonecologyst. Separated from the Ultramagnetic MCs, the New Yorker associated with Dan The Automator on production delivers a rap album about an extraterrestrial gynecologist who cuts and mutilates with all his might. Colorful program, available in around twenty titles at the crossroads of SF and underground gore. In this cabinet of curiosities, each piece is a slow poison with disturbing melodies, hallucinatory texts and vicious scratches (Q Bert at work). Claimed inventor of “Pornocore” and “Horrorcore”, Kool Keith invents with his Dr Octagon the perfect character to embody a universe without comparison. To get you in the mood: Blue Flower with its chilling violin sample and its rhymes from elsewhere...
DR MIX and THE REMIX - No fun
https://www.youtube.com/watch?v=jmvfuK4vbHA
Hymne à la défonce et à l’ennui d’une jeunesse revenue des illusions du « Flower Power », le No Fun des Stooges est indépassable. En 1979, 10 ans après sa sortie, Dr Mix and the remix (projet solo d’Eric Débris, ex-membre de Metal Urbain, groupe pionnier du punk français), relève le défi avec cette reprise charpentée sur une boîte à rythme et des guitares énervées. Sale et mal élevé et donc à prescrire pour les jours de colère.
An ode to the highs and boredom of a youth returning from the illusions of “Flower Power”, the Stooges’ No Fun is unsurpassable. In 1979, 10 years after its release, Dr Mix and the remix (solo project of Eric Débris, ex-member of Metal Urbain, a pioneering group of French punk), took up the challenge with this robust cover on a drum machine and angry guitars. Dirty and ill-mannered and therefore to be prescribed for angry days.
Dr Dre – Let me Ride
https://www.youtube.com/watch?v=y_VJFRx0pbU
Il a mis le gangsta rap californien aux avant-postes de la sono mondiale. Son G-funk est le meilleur traitement contre la déprime. Basses lourdes, synthétiseurs funk, c’est toujours le récit de la rue en mode west coast mais avec panache et insouciance. Pas d’ambulance mais un cabriolet Cadillac pour parcourir Compton et croiser des grosses cylindrées pimpées, Ice Cube, Snoop Dogg, et le parrain P-Funk de la Mothership Connection, George Clinton himself.
He put Californian gangsta rap at the forefront of the world's sound system. His G-funk is the best treatment for depression. Heavy bass, funk synthesizers, it's still the story of the street in West Coast mode but with panache and carefreeness. No ambulance but a Cadillac convertible to travel around Compton and meet pimped out big cars, Ice Cube, Snoop Dogg, and the P-Funk godfather of the Mothership Connection, George Clinton himself.
Dr York - Shake-n-Shake
https://www.youtube.com/watch?v=5CTT3NvwL8Y
Bombe disco absolue… sortie au début des années 1980 sur le label d’un certain Dr. York. Derrière ce maestro du déhanchement qu’on imagine à priori sympathique se cacherait Dwight D. York, suprémaciste noir, pédophile et maître extraterrestre condamné à 135 ans de prison. L’histoire ne dit pas si, dans sa cellule, il danse parfois en écoutant son morceau…
Absolute disco bomb... released in the early 1980s on the label of a certain Dr. York. Behind this maestro of hip swaying who we imagine at first sight to be sympathetic would be hiding Dwight D. York, black supremacist, pedophile and alien master sentenced to 135 years in prison. The story does not say if, in his cell, he sometimes dances while listening to his song...
Warning: Italo-disco gem from the early 1980s. It's deliciously cheesy but indulgence is required when listening to the elastic funk bass, the percussion solo and especially the lyrics:
Powerful: it’s Capri in summer with a mustache and a white suit ! Recommended as soon as the first symptoms of winter blues appear.
D.F.X. Dr FELIX - Relax Your Body
https://youtu.be/rIv09vm62u4?si=7znpu5BbUILULnC8
1989 : sur ce morceau, Doctor Felix avait beaucoup de choses à partager. Les clés du bien et du mal, l’appel à bouger son corps et son âme, le manifeste pour l’unité d’Afrika Bambaataa, les salutations au dj. Mais l’essentiel reste la musique, reprise du monumental morceau trance de KLF What Time is Love ? Difficile avec tout ça d’échapper à la danse.
1989: On this track, Doctor Felix had a lot to share. The keys to good and evil, the call to move your body and your soul, the manifesto for the unity of Afrika Bambaataa, greetings to the DJ. But the main thing remains the music, a cover of KLF's monumental trance track What Time is Love? It’s difficult to escape dance with all that.
Dr. Philter Banx - High Heels And Mirrored Thighs
https://youtu.be/_HfSJmku-go?si=zZQkY_BLzoxgbawo
Passées les deux minutes quinze d’introduction classique au piano, embarquez pour quinze minutes d’électronique expérimentale et de rock progressif mixant synthétiseur moog, percussions, guitares, et voix tombées de nulle part… Un krautrock canadien né du projet de deux étudiants, remède à la raison. Mention spéciale pour la pochette, pastiche du graphisme iconique « Deutsche Grammophon » avec sa « fusée » prête à décoller… En 1975, on savait s’amuser ! After the two minutes and fifteen of classical introduction to the piano, embark on fifteen minutes of experimental electronics and progressive rock mixing moog synthesizer, percussion, guitars, and voices dropped out of nowhere... A Canadian krautrock born from the project of two students, remedy to reason. Special mention for the cover, a pastiche of the iconic “Deutsche Grammophon” graphic with its “rocket” ready to take off… In 1975, we knew how to have fun!
Dr Timothy Leary -Turn On, Tune In, Drop Out
https://www.youtube.com/watch?v=lfGBaYD1WW8
Un vrai docteur cette fois pour un trip halluciné de 12 minutes. Timothy Leary, pape du LSD, vous prend par la main pour un voyage résumé dans le titre de l’album sorti en 1967 : Turn On, Tune In, Drop Out… L’expression servira d’étendard à la contre-culture contestataire de la fin des années 1960 en quête de libération intérieure et de renaissance spirituelle. Bon voyage…
A real doctor this time for a hallucinatory 12-minute trip. Timothy Leary, pope of LSD, takes you by the hand on a journey summed up in the title of the album released in 1967: Turn On, Tune In, Drop Out... The expression will serve as a standard for the protest counterculture of the late 1960s in search of inner liberation and spiritual rebirth. Have a good trip…
Dr York - Shake-n-Shake
https://www.youtube.com/watch?v=NmEEXjeyKdk
Attention : pépite italo-disco du début des années 80. C’est délicieusement ringard mais l’indulgence s’impose à l’écoute de la basse funk élastique, du solo de percussions et surtout des paroles : (Puissant : c’est Capri l’été avec moustache et costume blanc ! Recommandé dès l’apparition des premiers symptômes de déprime hivernale.)
“Now, let the fun begin
Add some coke and gin
You can even sing
Do what you feel whitin
Here you can Be Free
Be what you wanna be”
A “gris-gris” man, the multi-instrumentalist from New Orleans drew his music from the depths of the bayou, draped in heavy ambiances and voodoo laments . The loas [or lwas, spirits of the voodoo religion] leaned over his cradle to whisper visions that will take his pieces to the borders of psychedelia and zombie trance, in a kaleidoscope of inflammable musical influences. It's hot, slow and unhealthy. Voices from elsewhere, incantations from the female choir, blues guitar from beyond the grave: on Gris-Gris Gumbo Ya Ya the spell is cast to heal all your wounds.