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Robert COMBAS pochettise les Silmarils - Richard LEYDIER

Les Silmarils sont un groupe de rock formé à Lisses (Essonne) en 1989. Ses membres se sont rencontrés au Lycée et le casting n’a depuis pas bougé. Ils ont accédé à une certaine notoriété avec le morceau Cours vite, puis le tropical Il va y avoir du sport, et d’autres titres. Le groupe a marqué une pause il y a quelques années puis a remis le couvert pour un concert au Bataclan à l’automne 2021. C’était émouvant à plusieurs titres. D’abord les lieux.

Je n’avais jamais mis les pieds dans la salle de concerts parisienne, mais tout semblait familier en raison des nombreux récits de l’effroyable nuit de 2015. Et puis revoir le groupe et les fans tant d’années après. Tout le monde avait pris quelques années, normal.

Je suis très ami avec David Salsedo, le chanteur, grâce à un autre ami de longue date, Stéphane Ruiz, lui aussi originaire de Lisses. J’ai également côtoyé Côme Aguiar, le bassiste, mais par un biais totalement différent. À l’été 2011, je suis parti en vacances à Bali, mecque du surf, avec David. Je travaillais alors sur la rétrospective de Robert Combas au musée d’art contemporain de Lyon. Je crois bien que la graine fut plantée à ce moment-là.

Comme quoi, il faut souvent au moins 10 ans pour qu’un projet voie le jour. Combas a en effet réalisé la pochette du dernier album des Silmarils, qui sort cet automne. J’ai fait le "go between" car pour le groupe, nourri de culture urbaine, Combas, artiste populaire et phare des années 1980, est culte. Le peintre, qui est lui-même musicien et a une longue histoire avec le rock, a écouté les maquettes du dernier album, et il a répondu présent. Il a peint un grand tableau pour cet album intitulé Apocalypto, comme le film éponyme de Mel Gibson, chef d’œuvre qui voit brûler les derniers feux de la civilisation maya. Et Combas a peint une bataille, comme celles qui l’ont fait connaitre au début des années 1980.

Apocalypto, c’est en effet un album violent, car telle est l’époque. Du Combas pour une époque de combats. Welcome to America, dont le clip a été réalisé par Olivier Dahan, complice de la première heure, dit beaucoup sur les temps perturbés que nous vivons, tout comme Au paradis. Quand j’écoute ce dernier morceau, je vois défiler des jugements derniers de la Renaissance, dus à Van Eyck, Van der Weyden ou Quarton. Dans le tableau de Combas, il n’y a pas de bons ou de méchants, juste des gens énervés qui s’affrontent. Pas de morale, personne n’a raison ou tort. On gagnerait à envisager parfois les choses ainsi.

Robert Combas pochettise les Silmarils
Richard Leydier

Robert COMBAS Silmarils, Apocalypto
Album Cover par Robert Combas

an abstract photo of a curved building with a blue sky in the background

Robert Combas / SilmarilsThe Story of an Album CoverSilmarils is a rock band formed in Lisses (Essonne) in 1989.
The members met in high school, and the lineup hasn’t changed since. They gained a certain level of fame with the song Cours vite, then with the tropical Il va y avoir du sport, among other tracks. The band took a break a few years ago but reunited for a concert at the Bataclan in the fall of 2021. It was emotional for several reasons. First, the venue. I had never set foot in the Parisian concert hall, but everything felt familiar due to the many stories from the horri*c night in 2015. And then, seeing the band and the fans again after so many years. Everyone had aged a bit, as expected.I am very close friends with David Salsedo, the singer, thanks to another longtime friend, Stéphane Ruiz, also from Lisses. I’ve also crossed paths with Côme Aguiar, the bassist, but through a completely di4erent connection. In the summer of 2011, I went on vacation to Bali, the sur*ng mecca, with David.

At the time, I was working on the Robert Combas retrospective at the Museum of Contemporary Art in Lyon. I believe the seed was planted then. It often takes at least 10 years for a project to come to life.Indeed, Combas created the cover for Silmarils’ latest album, which is being released this fall. I acted as the go-between because, for the band, which is steeped in urban culture, Combas—an iconic and popular artist of the 1980s—is a legend. The painter, who is also a musician and has a long history with rock, listened to the demos of the latest album and agreed to collaborate. He painted a large canvas for the album, titled Apocalypto, like the eponymous lm by Mel Gibson, a masterpiece that depicts the nal moments of the Mayan civilization.

Combas painted a battle, similar to those that made him famous in the early 1980s. Apocalypto is indeed a violent album, re;ecting the times we live in. Combas’ work is perfect for an era of con;ict. Welcome to America, whose music video was directed by Olivier Dahan, a longtime collaborator, speaks volumes about the troubled times we’re going through, as does Au paradis. When I listen to the latter track, I picture scenes of the Last Judgment from the Renaissance, by artists like Van Eyck, Van der Weyden, or Quarton. In Combas’ painting, there are no good or bad guys, just angry people ghting each other. No moral, no one is right or wrong. We could benet from sometimes seeing things that way.

Robert Combas-Silmarils
The Story of an Album Cover

Richard Leydier